DATE: 2023-08-30
Loasis de Nefta dans le sud-ouest de la Tunisie, où les migrants guinéens Alpha Oumar et Ibrahima ont pu se reposer après avoir survécu à lenfer de cette frontière tunisienne/Algérienne.FETHI BELAID / AFP Assis sur un tronc darbre à lentrée de l ́oasis Nefta, Alpha Oumar et Ibrahima se considèrent chanceux.
Les deux jeunes hommes, originaires de Guinée, ont survécu à lenfer de la frontière tunisienne-Algérienne..A la recherche des autorités de ces deux pays, ils ont enduré des semaines de violence et dhumiliation avant de trouver un abri à lombre du palmier grâce à une poignée de volontaires..Comme eux, des centaines de migrants venus de Guinée, Gambie, Soudan, Somalie, Éthiopie et Côte dIvoire – y compris les femmes enceintes et les jeunes enfants – ont réussi à atteindre les nombreuses oasis entourant la petite ville de Nefta, située dans le sud-ouest de la Tunisie, à 40 kilomètres du poste frontière Hazoua..
Lire la suite Article réservé à nos amis Ils veulent nous tuer : Les réfugiés laissés en liberté dans le désert tunisien parlent de leur désespoir Bien que les autorités ne voient souvent pas grand chose tant quelles sont peu visibles, les migrants ne peuvent se déplacer librement et ne sont pas acceptés sur les transports publics sans laissez-passer.
Il y en a de plus en plus, et son danger, surtout pour les femmes et les enfants, dit Assewer, lun des volontaires sur place.Ibrahima était encore un enfant quand il a quitté son pays natal au début de lannée..
En voiture et à pied, il a traversé la Côte dIvoire, le Mali et lAlgérie avant de rejoindre la frontière tunisienne-algérienne en mai..De là, il est directement allé à Sfax, le port tunisien devenu lépicentre de la migration méditerranéenne.Chaque jour, des centaines de personnes tentent la traversée vers lîle italienne de Lampedusa, porte principale à l ́Union européenne.Ibrahima veut en faire partie..Une vraie chasse à lhomme À Sfax, le jeune homme na eu aucun mal à trouver un logement partagé dans le centre-ville.
Là, il a rencontré un compatriote Alpha Oumar, 23 ans, arrivé dans la ville portuaire huit mois plus tôt..Il avait déjà tenté de traverser en décembre 2022, mais son moteur a échoué à une dizaine de kilomètres de Lampedusa..Pendant quatre jours, le bateau a finalement été sauvé par des pêcheurs tunisiens..Récolté à Sfax, le jeune homme regardait sans défense la montée du sentiment anti-migrant en Tunisie.
En février, une campagne raciste a balayé le pays après que le Président Kais Saied ait accusé des hordes dimmigrants illégaux d être la source de violence, de crime et d`actes inacceptables, affirmant l ́existence d‘une entreprise criminelle qui s=est éclose à l?aube du siècle pour modifier la composition démographique de la Tunisie..En hâte de quitter Sfax, Ibrahima et Alpha Oumar ont essayé de partir en juin mais ils ont été pris en mer par la Garde nationale tunisienne..Dans la nuit du 3 au 4 juillet, le décès dun jeune Tunisien poignardé par des migrants selon lenquête initiale a déclenché une chasse à l homme contre les Africains subsahariens dont des centaines avaient été expulsés de leur domicile et soumis à violence..
La nuit suivante, des policiers sont arrivés à Alpha Oumar et Ibrahimas..Ils ont fait tomber la porte et nous ont demandé de partir, en disant quils étaient là pour nous faire sentir à labri..Il vous reste 59% de cet article à lire.
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Source: https://www.lemonde.fr/en/immigration/article/2023/08/30/two-migrants-surviving-the-treacherous-tunisian-algerian-border_6114740_144.html